Plaidoyer pour les alternatives éducatives : Les cadres du Memp favorables à la vision de Assovie
L’ONG Assovie, accompagnée du réseau des Organisation de la Société Civile (OSC) qui déroulent le programme de cours accéléré (PCA), a rencontré, jeudi 19 novembre 2020, les cadres du ministère des enseignements maternel et primaire pour leur adresser un plaidoyer. C’est dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Vers l’autonomisation socioprofessionnelle des jeunes ». Assovie, avec le soutien technique et financier d’Oxfam Allemagne et le financement du ministère Allemand pour la Coopération et le développement BMZ, fait le plaidoyer sur la place et l’importance des alternatives dans le système éducatif béninois, le respect des droits de l’enfant, la participation et la protection des enfants pour leur application effective.

« Tous les enfants méritent une éducation de qualité axée sur les droits fondamentaux et enracinée dans le concept d’égalité des sexes ». C’est dans la perspective d’offrir la même chance à tous les enfants que l’ONG Assovie met en œuvre le programme des alternatives éducatives pour permettre aux enfants en situation difficile de retrouver le chemin de l’école ou d’être orienté vers une formation professionnelle pour un lendemain meilleur. Cette pratique de l’ONG Assovie, est conforme à la vision du gouvernement qui, à travers le Plan Sectoriel de l’Education (PSE) 2018-2030, souhaite offrir « aux jeunes déscolarisés ou non scolarisés, une éducation de base adaptée à leurs besoins », indique le message du plaidoyer de Assovie présenté par Blanche SONON de Social Watch Bénin. A en croire les statistiques de l’ONG, 144 enfants de 10 ans et plus ont été insérés ou réinsérés entre 2015-2020 grâce aux programmes d’apprentissage du français fondamental et le programme de cours accéléré. D’après le plaidoyer de Assovie, les Osc sont confrontées à quelques difficultés dans la mise en œuvre des alternatives éducatives. Il s’agit notamment de l’absence d’un cadre institutionnel approprié à la gestion des alternatives éducatives, les difficultés d’encadrement pédagogiques, le faible mécanisme de pérennisation des activités des alternatives éducatives et la présence, l’accompagnement, la matérialisation du soutien et du partenariat de l’Etat à travers les institutions étatiques.

Pour pallier ces difficultés, Assovie souhaite, à travers le plaidoyer, l’opérationnalisation du programme de croissance pour le développement durable complémentaire arrimé au Programme d’Action du Gouvernement (PAG). De même, l’ONG espère le renforcement institutionnel aux alternatives éducatives, la mise en place d’un dispositif d’identification des élèves à risque de décrochage. Elle a également plaidé pour l’intégration des alternatives éducatives dans la lutte pour la réduction des disparités de tout genre, la mise en place d’un dispositif d’orientation pour opérationnaliser les passerelles entre l’éducation formelle et la non formelle, ainsi que la mise en place d’un programme alimentaire scolaire intégré et élargi aux alternatives éducatives, sans oublier l’élaboration et la diffusion d’un guide pratique de mise en œuvre du programme de cours accéléré pour les différents acteurs impliqués dans les AE.

Par le même plaidoyer, Assovie et ses partenaires suggèrent aux autorités et tous les acteurs du sous-secteur de l’éducation de travailler en synergie pour une éducation, une protection et un appui psychosocial de qualité et sur aux enfants. Aussi a-t-elle invité les partenaires et les acteurs de l’éducation à diversifier les offres disponibles pour une éducation de qualité et formaliser les parcours d’apprentissage alternatifs.

A ces différentes préoccupations de Assovie, les cadres du ministère de l’enseignement maternel et primaire ont apporté des réponses favorables. « Le Ministère (Memp) est prêt à vous accompagner malgré ses maigres moyens. Les résultats de vos actions sont épatants et méritent d’être accompagnés, nous serons désormais des partenaires, a rassuré Blaise AGOSSA, Directeur de l’enseignement primaire.
Pour le secrétaire adjoint du Ministère des enseignements maternel et primaire, l’encadrement pédagogique n’est pas négociable, c’est une garantie, a rassuré l’autorité avant d’indiquer à l’ONG quelques démarches administratives et techniques à suivre pour la prise en compte de leurs préoccupations. C’est au chargé de la coopération du ministère de préciser qu’aucune structure étatique ne peut tout faire seule. « Le Ministère a le devoir de vous accompagner. D’ailleurs l’autorité ministérielle a engagé des actions qui vont dans le sens de la satisfaction de certaines de vos préoccupations », a-t-il clarifié.
Elie O. AFFOUDA
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